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Un capharnaüm dans ma tête
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16 mars 2010

La Main Noire et le Dragonnier (Chapitre 6)

disclaimer : Rien n'est à moi. Tout est à Christophe Paolini.


Chapitre 6 : la Pierre et la Roue


J'étais de retour à Teirm et j'avais dû résister à l'envie d'aller voir Angela l'Herboriste. Depuis mon arrivée ici, je ne cessai de penser à sa prédiction. En y réfléchissant bien, le Destin se montrait assez ironique avec moi. C'était un Dragonnier qui m'avait conduit sur cette voie et cela devait être un autre Dragonnier qui allait... Me transformer... Me changer... Me sauver ?

En vérité, je me posais aussi des questions sur les prédictions en général. Comment un Dragonnier ou un Dragon allait-il pouvoir être à l'origine de ma transformation ? A ma connaissance, il ne restait plus que Morzan, l'Empereur et leurs Dragons respectifs. L'un d'eux ne pouvait être celui qui me changerait. Et si la prédiction était plus métaphorique ? Eragon n'était pas un Dragonnier mais il portait le nom de l'un deux... Mais il n'était qu'un simple Jardinier...

Eragon...

J'étais inquiète à son sujet. Il ne m'avait donné que peu de nouvelles ces derniers temps.

« Rose, pourquoi avez-vous arrêté de me brosser les cheveux ? »

Je cessai de rêver et regardai ma « maîtresse ».

« Veuillez m'excuser ma Dame. »

Pour surveiller l'agent des Vardens, j'étais devenue l'une des innombrables domestiques de sa femme. Je m'étais rapidement rendue indispensable et j'avais donc maintenant mes entrées dans toutes les pièces de la maison.

A chaque visite faite à mon maître, je fouillais l'esprit des visiteurs pour connaître leur nom puis je les notais mais la liste s'était rapidement allongée. Le mari de ma « maîtresse » était marchand. Il ne cessait donc de recevoir des visites. J'allais devoir faire un tri dans tous ses visiteurs. Mes prochaines nuits allaient être bien remplies.

« Rose, savez-vous où se trouve la boutique d'Angela l'Herboriste ? »

Je faillis éclater de rire en entendant cette question. Celui qui était au commande de la roue du Destin avait vraiment un sacré sens de l'humour même si je n'étais pas sûre de l'apprécier.

« Oui ma Dame, répondis-je d'un ton neutre.

-Vous vous y rendrez cet après-midi. Elle m'a préparé une potion. Vous irez la chercher. »

Une potion... Une philtre d'amour plutôt... Qui avait-elle envie de séduire ?

« Bien ma Dame. »

Je finis de la coiffer puis je la quittais. Je me rendis ensuite à la cuisine pour manger. Enfin ! Pendant un instant, je pensai faire un détour par ma chambre pour prendre le parchemin. Je voulais voir si Eragon m'avait enfin répondu mais j'y renonçai rapidement. Le détour était beaucoup trop important et j'avais faim.

L'après-midi, ainsi que me l'avait ordonné ma « maîtresse », je me rendis chez Angela l'Herboriste. La boutique était fermée. J'avais comme une impression de déjà-vu. Et cette impression s'intensifia lorsque je sentis que quelque chose était en train de se frotter contre ma jupe. Je baissai la tête.

« Bonjour Solenbaum »

« Bonjour Main Noire. »

Le Chat-Garou s'assit.

« Je ne pensai pas te revoir aussi vite Main Noire. » me dit-il.

Je ne répondis pas.  Le chat m'observa pendant un long moment.

« As-tu trouvé la Pierre qui fera sauter la roue de ton Destin de son chemin ? »

Ma réponse se fit attendre.

« Peut-être... Je ne sais. » finis-je par répondre.

Solenbaum ferma les yeux et inclina la tête. Il semblait écouter quelque chose. Quelques instants s'écoulèrent dans le silence le plus complet puis il rouvrit les yeux. Il me fixa. On aurait dit qu'il souriait.

« Prend garde à toi Main Noire. Il arrive parfois qu'un Dragonnier puisse se cacher derrière un autre. »

Que voulait-il dire ?

Son semblant de sourire s'élargit.

« Reste à savoir si le lien qui a commencé à se former résistera à la haine et à la vérité. »


******

On me surveillait. J'ignorais depuis combien de temps mais j'en étais certain. On me surveillait.

Pourquoi ?

J'analysai rapidement mon comportements des jours précédents. Je n'avais rien fait qui avait pu attirer l'attention sur moi pourtant. Le nombre de Vardens qui savaient où je me trouvais se comptaient sur les doigts de la main. Personne ne devait essayer de me contacter sauf en cas d'extrême urgence. J'avais lourdement insisté sur ce point.

Pourquoi étais-je sous surveillance ?

Les jours suivants, je ne modifiais en rien mon comportement mais je décidai tout de même d'éviter d'utiliser le parchemin ensorcelé de Marianne pour parler avec elle. Comment aurais-je pu expliquer la possession d'un tel objet si celui qui me surveillait le découvrait ?

Je finis par voir l'homme qui me suivait. C'était un Garde de Morzan ainsi que je m'en étais douté. A un moment ou à un autre, il allait bien devoir rendre des comptes à son Maître et à ce moment-là... Le suiveur serait suivi à son tour.

******

J'en étais déjà à ma cinquième ou sixième visite. Pour le moment, une seule avait été intéressante. Je pensais donc y retourner bientôt. Le propriétaire devait être un agent des Vardens lui aussi. J'en étais presque certaine même si je n'en avais pas la preuve formelle. A quoi pouvait bien lui servir tous ces renseignements sur les mouvements des troupes de l'Empereur autrement ?

La maison dans laquelle j'étais en train de m'introduire serait la dernière. Pour cette nuit du moins.

Et la boutique d'Angela l'Herboriste semblait être destinée à me poursuivre durant tout mon séjour à Teirm car la maison dans laquelle je venais d'entrer lui était adjacente. Cette demeure appartenait à un marchand qui faisait ses premiers pas dans le commerce. Un certain Jeod...

******

J'avais rompu ma routine pour déstabiliser celui qui me surveillait. J'avais passé l'après-midi dans mon atelier à travailler sur mes roses et je ne l'avais quitté qu'à la tombée de la nuit. J'avais rapidement mangé tout en échangeant quelques mots avec les quelques personnes qui étaient en train de nettoyer les cuisines puis j'étais allé me coucher dans le dortoir des jardiniers. Je m'installai sur ma couche, baillai puis fermai les yeux.

Je me mis de suite à la recherche de l'esprit du garde. Il était toujours là évidemment. Juste sous nos fenêtres.

Je laissai mon esprit vagabonder près du sien sans toutefois chercher à y pénétrer. Je ne voulais pas qu'il sache qu'il était repéré.

Le temps passa. Il finit par s'en aller. J'attendis quelques instants puis je me relevai en silence. Le moment était venu.

Je sortis du dortoir et le suivis. Le Garde n'alla pas très loin. Il s'arrêta près du puits qui se trouvait devant le bâtiment. Il tira de l'eau. Je souris. Je savais ce qu'il était en train de faire.

Et bientôt sa voix... La voix du Traître s'éleva. La haine se réveilla. Après toutes ces années, il me suffisait d'entendre sa voix et elle se réveillait... Toujours aussi forte. Toujours aussi vivace...

« Où en es-tu ?

-Voulez-vous vraiment connaître mon opinion Seigneur ? Demanda le Garde d'un ton prudent.

-Parle, ordonna Morzan.

-Le jardinier n'a communiqué avec aucune personne de l'extérieur. Il s'est bien intégré. Les autres jardiniers ne tarissent pas d'éloge à son sujet. Pour moi, il est au dessus de tout soupçon. »

Silence. Morzan devait être en train de réfléchir.

« Cesse la surveillance. »

******

L'image du garde qu'il avait chargé de la surveillance du nouveau jardinier disparut du petit miroir qui était posé devant lui.

Morzan se mit à réfléchir. La surveillance n'avait rien donné mais tout ceci ne prouvait rien. Forte heureusement, les jardiniers ne savaient pas grand chose. Cet espion pouvait toujours les interroger, il n'en tirerait presque rien. Selena par contre... Il avait confiance en elle bien sûr. Il savait que sa loyauté lui était acquise pour l'éternité mais... Mieux valait que tout relation cesse entre ces deux-là. Il allait y veiller.

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