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Un capharnaüm dans ma tête
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23 mars 2010

La Main Noire et le Dragonnier (Chapitre 7)

disclaimer : Rien n'est à moi. Tout est à Christophe Paolini.


Chapitre 7 : La Récompense


Comme tous les jours depuis quelques temps, je me levais avant l'aube pour m'occuper des affaires et du petit déjeuner de ma « maîtresse ». Je passai récupérer son linge auprès des lavandières puis je l'emmenai dans la pièce attenante à sa chambre. Je passais ensuite rapidement par celle-ci pour voir si ma « maîtresse » dormait encore. C'était le cas aujourd'hui. J'entrouvris donc ses rideaux puis ranimai le feu. La saison chaude n'était pas encore tout à fait là et ma « Dame » était frileuse.

Je retournais ensuite en cuisine afin de superviser la confection de son petit déjeuner puis je retournais à ma chambre. J'allais pouvoir avoir quelques instants pour moi. Mon premier geste fut de regarder si Eragon m'avait répondu. Je souris en constatant que c'était bien le cas. Je lui répondis aussitôt puis m'allongeai sur mon lit... Enfin sur l'espèce de couche rembourrée de paille qu'ils osaient appeler un lit. Même le lit que j'avais eu à Carvarhall était plus confortable que ça.

Je repensai aux maisons que j'avais visité ces dernières nuits. Il n'y en avait que sept qui avaient particulièrement retenu mon attention. J'avais prévu d'y faire une deuxième visite le soir-même.

Et il y avait aussi une maison qui me laissait encore perplexe. Celle se trouvant à côté de la boutique d'Angela l'herboriste. Celle de ce nouveau marchand... Jeod. Pour le moment, je n'avais contre lui que la possession de livres interdits mais... Je ne savais pas. J'avais l'impression que quelque chose m'échappait. J'allais le soir-même rendre une deuxième visite à cet homme. On verrait bien ce que je trouverais.

*******

Marianne, je suis véritablement désolé de ne pas avoir répondu plus tôt à vos messages. Depuis que le Maître est de retour, les responsables des Jardins veulent de nous la perfection et je n'ai plus un instant pour moi. Les charges de travail sont telles que j'ai dû abandonner la culture de mes roses pendant un moment. Pour rattraper mon retard, j'ai dû ensuite y consacrer plusieurs après-midis entiers. Je suis encore loin de mon but mais les roses que j'obtiens sont de plus en plus rouges. Bientôt je me consacrerais aux nervures.

Avec toute mon affection.

E.

*******

Rassurez-vous, je ne me suis nullement sentie offensée par votre absence de réponse même si je dois avouer qu'elles m'ont beaucoup manquée. J'ai moi-même était très occupée ces derniers temps. J'adorerais vous faire part de mes activités mais ma mission étant des plus secrètes, je ne peux vous en informer. Je ne devrais même pas vous dire que je suis en mission d'ailleurs...

Je suis ravie de savoir que vous obtenez des résultats avec vos roses. Depuis que nous nous connaissons, je me pose des questions sur votre travail sans jamais avoir osé vous les poser.

Je vous rend votre affection en y ajoutant la mienne.

*******

Je rouvris les yeux brusquement. J'avais dû m'endormir pendant quelques instants. J'espérais juste que ma « maîtresse » ne s'était pas réveillée et ne m'avait pas appelée pendant ce temps. Je jetai un rapide coup d'œil à la fenêtre. Au vue de la position du soleil, je n'avais dû dormir que quelques minutes.

Je me relevai et allai en cuisine pour attendre l'appel de ma « maîtresse ».

Il ne tarda pas. Je déposai donc son petit déjeuner qui avait été gardé au chaud sur un plateau puis je me rendis à sa chambre d'un bon pas.

A ma grande surprise, la porte s'ouvrit sous mes yeux avant que je ne la touche. Un mauvais pressentiment s'empara rapidement de moi.

A l'intérieur de la chambre nulle trace de ma « maîtresse ». Son mari était là par contre... En compagnie d'une demi-douzaine d'autres hommes.

J'étais découverte apparemment.

Je feignis un air étonné.

« Où se trouve ma Dame ? » demandai-je d'une vois innocente.

Pas assez innocente apparemment puisqu'ils n'en furent pas dupes.

« Cessez cette comédie... Rose. »

Il me jeta au mon faux nom au visage comme s'il s'agissait d'une insulte.

Je lui souris.

« Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler. » ironisai-je.

J'en profitai pour scruter rapidement l'esprit de mes ennemis. C'était intéressant. Ils n'avaient pas vraiment peur de moi. Une seule conclusion s'imposait donc. Ils savaient que j'étais une espionne mais ils ne savaient pas qui j'étais réellement.

Mon sourire s'élargit.

« J'ai une proposition à vous faire. » annonça soudain l'un des hommes présents.

Cette phrase m'étonna. Le mari de mon « ancienne maîtresse » lui lança un regard furieux.

« C'est une traîtresse ! Vous ne pouvez pas faire ça ! Elle doit mourir. »

L'autre homme accueillit ces exclamations avec calme. Il n'y répondit pas et préféra s'approcher de moi.

« Je ne sais pas ce que le Tyran ou le Parjure vous donne mais nous sommes prêts à vous en offrir le double ou le triple si vous nous rejoignez. »

Je le regardai dans les yeux.

« Vous ne pouvez être capable d'une telle chose. » répondis-je.

Il me sourit.

« Bien sûr que si. Tout homme... Toute femme a son prix. Il suffit de le trouver. »

Pas dans mon cas.

« Laissez-moi vous raconter une histoire Monsieur. »

Ils gardèrent le silence.

« Il était une fois une jeune fille, repris-je, qui rêvait d'aventure et qui se morfondait dans son village. Elle attendait celui qui l'emmènerait loin de là. Il finit par venir. Quand elle le vit, elle tomba immédiatement amoureuse de lui. Elle aurait fait n'importe quoi pour le suivre. Elle le fit. Il la forma. Il lui apprit tout ce qu'il savait... Le maniement des armes comme l'art de la Magie. Puis vint le jour où il l'évalua. Il lui ordonna de combattre douze de ses meilleurs combattants et elle les a tous vaincus. Comment ? L'homme qu'elle aimait lui avait appris le mot de l'ancien langage qui guérissait toutes blessures. Au début du combat elle le prononça et tous ses ennemis furent guéris de leur peur et de leur haine. Ils restèrent immobiles devant elle. Complètement béats. Elle en profita pour les égorger un à un. »

Leurs visages s'étaient décomposés au fur et à mesure de leur mon récit. Ils avaient compris qui j'étais maintenant.

La Main Noire...

Et la peur s'était emparée d'eux.

L'un d'eux se mit aussitôt à genoux et il me supplia de l'épargner. Il était prêt à me donner tous les informations possibles et inimaginables si je lui laissais la vie sauve.

Il mourut presque aussitôt.

Ce n'était pas ma main qui avait été l'instrument de sa mort. C'était celle de l'homme qui m'avait proposé de rejoindre les Rebelles.

Pour me faire une telle proposition, et pour prendre une telle décision, cet homme devait certainement être plutôt bien placé dans la chaîne de commandement des Vardens. Je cherchai donc à pénétrer à l'intérieur de son esprit mais je butai de suite contre un mur mental à tout épreuve.

Cet homme m'intéressait de plus en plus.

« Qui vous a appris à faire ça ? » lui demandai-je en m'approchant de lui.

L'un des autres hommes surgit entre nous deux. IL voulut me porter un coup de poignard. Je lui envoyai le plateau que j'avais toujours dans les mains à la figure.

Un en moins... Au tour des autres maintenant...

…....

Encore une fois, un événement imprévu modifie mes plans mais celui-ci me ravirait presque puisqu'il me permet de revenir vers vous.

*******

Vous ravirez presque ? Dois-je en conclure que votre mission ne s'est pas déroulée ainsi que vous l'espériez ? J'ignore ce qui s'est passé et je comprend parfaitement que vous n'ayez pas le droit de m'en parler mais toutes mes pensées vous accompagne Guerrière.

J'espère que les réponses aux questions que vous vous posez à propos des roses vous distrairont quelques peu. Mon but, ainsi que vous le savez certainement, est d'obtenir des roses rouges qui serait à l'image des écailles du Dragon de notre Maître. J'ai donc sélectionné les roses les plus rouges du jardins et celles où les nervures apparaissaient le mieux pour les faire se reproduire. Généralement, les roses filles ressemblent à leur mère. Ce n'est donc pas très compliqué d'obtenir ce que nous voulons en prenant soin de sélectionner les bonnes roses bien entendu.

La reproduction est bien évidemment dirigée. Je prépare les fleurs en enlevant toutes ses pétales. Il ne reste ainsi que le cœur de la rose. Sur ce cœur, je dépose la poudre qu'a produit une autre rose avec un pinceau. C'est à ce moment-là que je me sers de mes connaissances de l'Ancien Langage. Pour récupérer les fruits issus de la rose, je devrais attendre un moment. Je les force donc à pousser plus vite. Je récupère ensuite les graines et je les sème. Là encore, j'utilise l'Ancien Langage pour que la pousse soit plus rapide et quand les premières roses apparaisse je sélectionne les plus belles et je recommence.

J'attends votre retour avec impatience.

E.

*******

Un mur mental m'avait empêché d'obtenir les informations que je désirais mais je connaissais d'autres moyens pour faire parler un homme et je ne m'étais pas privée de leur utilisation aujourd'hui. J'avais ainsi obtenue une liste assez conséquentes de nom, qu'il faudrait tout de même vérifier, ainsi que les dates des prochains envois de ravitaillement.

Je m'étais empressée de contacter Morzan pour lui transmettre tous ses renseignements. Ils l'avaient ravi évidemment.

Mais je ne lui avais pas tout dit. J'avais gardé une des informations par devers moi. Pourquoi ? Sans doute parce qu'elle me concernait directement. Ce n'était qu'une rumeur parmi les Rebelles mais j'étais bien obligée d'y prêter attention. Les Vardens voulaient me tuer et ils avaient envoyé quelqu'un pour le faire sur nos Terres.

Je préférai écartai cette mauvaise nouvelle de mon esprit. Rien ne devait venir ternir ma joie et mon bonheur pour le moment. Mon travail avait été récompensé. Dès mon retour au Domaine, j'allais pouvoir aller voir mon fils.

…....

Je serais bientôt de retour. Ne pourrions-nous pas convenir d'un rendez-vous ? J'ai envie de vous voir. Vous pourriez me montrer la manière dont vous vous occupez des roses. Vos explications étaient claires mais je pense qu'elles méritent une démonstration.

*******

Ce serait un véritable plaisir. J'attends votre arrivée avec impatience.

*******

Je ne m'arrêtais même pas au Château en arrivant sur les Contreforts de la Crête. Je préférai aller directement à la maison de la nourrice de Murtagh.

Elle me laissa entrer sans problème en me voyant sur le pas de sa porte. Elle avait donc été prévenue de mon arrivée. Je ne la saluai même pas et je me précipitai jusqu'à la chambre de mon fils.

Il dormait.

J'aurais aimé le prendre dans mes bras mais je n'osais pas le faire. Il m'avait été enlevé si tôt. Je ne l'avais pratiquement jamais pris dans mes bras. J'avais peur.

Je passai tendrement la main dans ses cheveux noirs.

Je souris en me souvenant de sa naissance. Ces cheveux noirs et fournis... C'était bien la première chose que j'avais vu de mon enfant.

Mon sourire disparut.

Ses cheveux... C'était en fait la seule chose que j'avais pu voir de lui à la naissance. On ne me l'avait même pas mis dans les bras. On ne m'avait pas laissé le toucher. On l'avait emporté loin de moi. Pour le laver parait-il. Mais il n'était jamais revenu.

Puis son père était venu me voir...

Je n'étais plus seule dans la pièce. Je jetai un rapide coup d'œil derrière moi. A ma grande surprise, ce n'était pas la nourrice qui était venu me rejoindre. C'était lui.

Il s'approcha. Son large torse se colla contre mon dos. Il mit sa main sur la mienne, toujours posée sur la tête de notre enfant.

« Nous ne nous sommes pas promenés ensemble depuis longtemps, me dit-il. Pourquoi ne pas aller faire un tour dans les Jardins demain ? Ou plus tard si tu préfères... Nous pourrions prendre une collation au Rendez-vous des Amants et nous en profiterions pour voir ce jardinier qui s'est mis en tête de créer des roses à ma gloire et à celle de mon Dragon. »

Cette annonce me glaça. Je ne répondis pas.

...

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