Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un capharnaüm dans ma tête
Newsletter
13 avril 2010

La Main Noire et le Dragonnier (Conte 2)

disclaimer : Rien n'est à moi. Tout est à Christophe Paolini.

Ceci est un chapitre hors contexte mais tout de même important pour la suite.


La Jeune Fille et le Parjure


Certaines histoires sont plus difficiles à raconter que d'autres, surtout quand elles nous touchent personnellement.

Certaines histoires ne sont pas des Légendes mais sans Elles, la Légende ne pourrait être.

L'Histoire va certainement oublier le nom de cette jeune fille. Pour l'Histoire, elle sera toujours et à jamais la Main Noire, l'Âme Damnée du Premier des Parjures.

Je ne sais pas comme vous l'avez su mais c'est la triste vérité. Pour toujours et à jamais, je suis liée à Lui. L'Amour n'a été que la première des chaînes qu'Il m'a fait porter et il n'y a encore pas si longtemps, les autres qu'Il m'a imposée ne semblaient pas me gêner.

Je suis la Main Noire. Je suis l'Âme Damnée et la Compagne du Dernier Parjure encore en vie.

Je suis une Meurtrière et ne nous voilons pas la face, j'ai choisi de le devenir.

Vous avez raison de me haïr et pourtant... Pourtant mon cœur veut tout faire pour qu'il n'en soit pas ainsi... Alors je vous donne mon histoire, celle que l'Histoire oubliera, celle qui est à l'origine de la Légende...

Le début de l'histoire de celle qui allait devenir la Main Noire est semblable à beaucoup d'autres. Les meurtriers ont eux aussi une famille qui les chérit. La Future Main Noire avait une Mère, qui ne comprenait pas toujours sa fille ; un Père, qui pensait que toutes ses idées farfelues allaient bien lui passer un jour ou l'autre; et un Frère, qui aurait aimé que sa sœur finisse par accepter la vie que leur parents leur avaient donné mais qui savait également qu'elle finirait par étouffer si jamais elle restait parmi eux.

La Future Main Noire naquit dans un village semblable à beaucoup d'autre mais peut-être y passait-il un peu plus de mercenaires que partout ailleurs. Et parmi ces mercenaires, il y avait des femmes... Des femmes libres d'aller où elles le voulaient... Des femmes qui n'étaient pas enchaînées à un homme pour la vie... Ces femmes fascinaient la petite fille et la jeune fille qu'elle devint n'avait pas de plus grand rêve que de devenir l'une d'elles. Elle le serait peut-être devenue sans cette rencontre. La Rencontre.

Comme dans beaucoup de village, les habitants ne portaient pas vraiment l'Empire dans leur cœur. La taverne n'avait donc jamais été aussi calme que ce soir-là puisqu'un détachement de soldats de l'Empire se trouvaient justement là.

A la tête de ce détachement se trouvait un homme aux yeux vairons. L'un bleu. L'autre Noir. Cet homme ne se mêlait guère à ses soldats. Il buvait seul. Quelques villageois avaient bien tenté de lui parler, histoire d'en savoir un peu plus sur les décisions de l'Empire, mais ils cessaient toujours très vite la conversation. L'homme aux yeux vairons aurait sans doute pu être d'une compagnie agréable s'il n'avait pas été aussi méprisant à leur encontre.

Aucun villageois ne trouvaient grâce à ses yeux. Pourquoi lier connaissance avec ces gens lorsque l'on était... Lorsque l'on était lui ! Bien sûr, ils ignoraient tous qui il était réellement. Pour eux, il n'était que le commandent de ce détachement. S'ils avaient su la vérité, ils auraient tremblé des pieds à la tête en un instant. Il accueillait donc tout villageois avec mépris jusqu'à ce qu'il la voit.

Ce soir ressemblait aux précédents. Les soldats buvaient. Les villageois chuchotaient dans leur coin. La porte s'ouvrit soudain pour laisser passer une jeune fille d'une quinzaine d'années. Il la trouva jolie mais il remarqua bien vite la dureté qu'il y avait en elle.

Le regard gris de la jeune fille parcourut rapidement l'ensemble de la salle. Elle devait être à la recherche de quelqu'un. Sans doute un père ou un oncle qui buvait toujours plus que de raison qu'on avait dû lui ordonner d'aller chercher...

Il se trompait.

« Rentre chez toi ! Cadoc va me tuer s'il sait que je t'ai laissé rester là.

-Mais s'il ne le sait pas... » répliqua la jeune fille d'un ton charmeur.

L'homme aux yeux vairons en aurait presque sourit. La jeune fille était belle. Elle le savait et elle n'hésitait pas à se servir de cette atout pour obtenir ce qu'elle voulait.

L'homme qui l'avait interpelait hésitait. La jeune fille le laissa à son indécision pour se tourner vers les autres tables. Elle fit rapidement son choix et avant que le tavernier ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle avait disparu... Pour s'installer à une table occupée par quelques uns de ses soldats.

On pouvait croire que la table avait été choisie au hasard mais l'homme aux yeux vairons sentait que ce n'était pas le cas. N'était-ce pas étrange qu'au milieu de toutes les tables disponibles, la jeune fille ait choisi de s'installer à celles des officiers les plus hauts gradés du détachement ?

Il passa sa soirée à l'observer. Aucun de ses hommes n'avaient cherché à l'approcher de trop près. Il y avait bien eu quelques avances mais elles avaient toutes été accueillies par un regard glacial et/ou une remarque bien sentie.

C'était étrange de voir ses hommes reculer devant ce petit bout de femme...

Le lendemain soir, elle était encore là. Leurs regards se croisèrent pendant un court instant puis elle rejoignit les mêmes hommes que la veille.

Encore une fois, il passa sa soirée à l'observer mais cette fois-ci, il poussa son investigation un peu plus loin.

L'homme aux yeux vairons était un guerrier mais aussi un magicien. Les rouages de l'Esprit n'avaient aucun secret pour lui et celui de la jeune fille ne faisait pas exception à cette règle.

Sentit-elle son intrusion dans son esprit ? Certainement puisqu'elle cessa soudain toute conversation. Elle sentait qu'on l'observait... Qu'on la jaugeait et la jugeait...

L'intérêt que l'homme aux yeux vairons avait pour elle s'accrut encore plus lorsqu'elle le repoussa à l'extérieure de son esprit mais il en avait appris suffisamment sur elle pendant ce court laps de temps.

Un brin impulsive mais assez intelligente pour savoir quand il ne fallait pas l'être.

De la fierté à revendre pour masquer ses incertitudes et sa peur.

La certitude d'être belle mais aussi celle qu'il fallait être plus que ça pour partir de ce village qu'elle avait de plus en plus en horreur.

Et au dessus de tout cela, un désir de liberté si tangible qu'il aurait pu occulter tout le reste. Elle était prête à faire n'importe quoi pour s'en aller, pour ne pas se morfondre dans ce village au côté d'un mari et de la ribambelle d'enfant que toute bonne épouse devait être capable de lui donner.

Si la jeune fille n'avait eu que sa beauté, elle lui aurait plu mais seulement pendant un temps. Avec ce qu'il venait de découvrir dans son esprit, il savait qu'elle resterait dans son cœur plus longtemps. Elle était encore jeune. Il pouvait la former. Elle atteindrait alors la perfection à ses yeux.

Il remercia silencieusement le Destin pour avoir mis cette jeune fille sur son chemin. Elle ne serait jamais son égal ; l'égalité n'existait pas ; mais la place qu'il lui réservait s'en rapprochait de très près.

Un cri de rage le tira soudain hors de ses réflexions.  Un homme aux cheveux poivre et sel et aux yeux gris semblables à ceux de la jeune fille venait soudain de faire irruption dans la taverne. Il se précipita vers l'objet de ses pensées pour l'agripper violemment par le bras.

La jeune fille ne lutta pas malgré sa furieuse envie de le faire.

« Viens avec moi. »

La pensée lui avait échappé mais il ne le regrettait pas.

Elle l'avait entendu. Elle le chercha. Leurs regards se croisèrent une nouvelle fois.

Elle s'en alla sans avoir eu le temps de lui répondre.

Son père était en colère. Elle aussi. Mais pas contre la même personne. Il était en colère contre elle. Elle était en colère contre Marianne. Elle ne considérait pas l'autre jeune fille comme une amie mais elle était ce qui s'en rapprochait le plus. Comment avait-elle pu répéter à son père ses confidences ? Maintenant, elle allait rester consignée à la ferme dès qu'une troupe de mercenaires ou de soldats se trouveraient dans les environs.

Elle voulait tellement partir d'ici et elle avait peut-être découvert une porte de sortie ce soir-là. L'homme aux yeux vairons qui commandait les soldats de l'Empire.

Elle l'avait remarqué dès que le détachement était arrivé. Il lui avait semblé plus grand, plus fort (plus beau ?) que tous les autres. S'il n'avait pas bu seul, elle serait certainement allé lui parler mais...

Et ce soir, il lui avait adressé la parole. Elle ne savait pas très bien comment mais il l'avait fait. Elle avait entendue cette dans son esprit. Une simple phrase.

« Viens avec moi. »

Il ne lui avait fallut que quelques secondes pour comprendre qu'elle venait de lui.

« Comment ? Pourquoi ? »

Comment pouvait-elle venir avec lui ? Pourquoi la laisserait-il partir avec lui ?

La pensée qui venait de se former dans son esprit s'échappa comme un oiseau dont on avait ouvert la cage... Et elle entendit de nouveau la voix, sa voix, alors qu'il n'était même pas là.

« Je peux t'apprendre tout ce que je sais, lui dit-il. Le maniement des armes comme la magie. »

« La magie ? »

« Viens avec moi et je t'enseignerais tout cela. »

Elle garda le silence. Il poursuivit.

« Nous partirons bientôt. Viendras-tu ? C'est peut-être ta seule chance de t'en aller ? »

Elle ne réfléchit même pas.

« Oui ! »

Quelques jours plus tard, le détachement s'en alla. La nuit suivante, la jeune fille disparut. Son destin était maintenant scellé. Elle n'était pas encore la Main mais elle était sur le bon chemin pour le devenir.

Elle accepta l'enseignement de l'homme aux yeux vairons sans protester même lorsqu'il se montrait dur et cruel envers elle.

Elle accepta sa protection. Elle dormait dans sa tente et dans son lit mais ce n'est que bien plus tard qu'elle lui offrit son corps. Elle l'aimait depuis longtemps mais elle voulait être digne de lui.

Elle accepta ses mensonges et ses omissions. Cet homme, son Maître, son Amant, était un Dragonnier, le Premier de tous les Parjures, Morzan.

Elle se soumit à son test lorsqu'il jugea qu'il n'avait plus rien à lui apprendre. Elle dut se battre contre douze hommes. Comment s'en es-telle sortie ? Je ne peux vous le raconter. Nous ne sommes plus dans son histoires. Tout ceci fait partie de la Légende.

...

Publicité
Commentaires
Un capharnaüm dans ma tête
Publicité
Derniers commentaires
Publicité