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Un capharnaüm dans ma tête
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20 avril 2010

La Main Noire et le Dragonnier (Chapitre 10)

disclaimer : Rien n'est à moi. Tout est à Christophe Paolini.

Je dors sur des roses
(Selon Lya, cette chanson va assez bien avec ce chapitre et je dois dire que je suis assez d'accord avec elle).


 Chapitre 10 : Le Masque tombe



J'avais décidé de retourner auprès des Vardens pour les informer de ce que j'avais appris. A eux de faire ce qu'ils voulaient de ces informations ! Je ne voulais plus avoir le moindre contact avec elle.

J'étais de hors, devant le puits qui se trouvait devant le dortoir des Jardiniers. J'avais le parchemin et le stylet ensorcelé à la main.

Je ne n'étais pas capable de les détruire mais je pouvais toujours les faire disparaître. J'étais bien capable de faire ça n'est-ce pas ?

Mais cela faisait déjà un long moment que je me tenais devant ce puits et le parchemin et le stylet étaient toujours dans mes mains.

Un dernier coup d'œil... J'allais juste y jeter un dernier coup d'œil puis je m'en débarrasserai.

Je passai la main sur la surface vierge du parchemin. Je repensai aux messages que nous avions échangé. Pourquoi fallait-il qu'elle soit la Main Noire ? Pourquoi était-elle la Compagne de Morzan ? Tout aurait été plus simples si elle n'avait été qu'un simple membre de sa garde... Et moi un jardinier parmi d'autre.

Je me maudis intérieurement. Malgré ce que je savais maintenant, mon attachement pour elle était toujours bel et bien présent. J'aurais certainement moins souffert si elle n'avait pas trouvé une place dans mon cœur, juste à côté de ma Saphira.

Et en même temps, je la détestais à cause des sentiments qui s'étaient emparés de moi. Voilà maintenant que j'enviais Morzan. Ma Dragonne était morte. Le sien, bien que diminué, était toujours en vie. Il avait Selena. Je ne l'avais pas.

Plongé dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que des mots avaient commencé à apparaître sur le parchemin.

.

Certaines histoires sont plus difficiles à raconter que d'autres, surtout quand elles nous touchent personnellement.

Certaines histoires ne sont pas des Légendes mais sans Elles, la Légende ne pourrait être.

L'Histoire va certainement oublier le nom de cette jeune fille. Pour l'Histoire, elle sera toujours et à jamais la Main Noire, l'Âme Damnée du Premier des Parjures.

Je ne sais pas comme vous l'avez su mais c'est la triste vérité.

.

Je ne voulais pas savoir !

Mais je gardais tout de même le parchemin.

« Tu sembles bien taciturne Eragon ? »

Je foudroyai du regard le jardinier qui venait de s'installer à mes côtés au réfectoire. Il était bien le premier à oser le faire. Personne n'avait essayé de m'approcher ces derniers temps. Mon humeur était beaucoup trop noir pour que ma compagnie soit vraiment agréable.

Je ne répondis pas. Il resta là. Nous commençâmes à manger. Il parlait. Je l'ignorais.

Mon humeur s'obscurcit encore un peu plus au moment où je captais quelques brides de la conversation de jardiniers qui se trouvaient à nos côtés. Ils parlaient de la visite du Maître... Il parlait de Sa Dame... La Dame des Jardins.

Selena...

S'ils avaient su la vérité, ils auraient certainement été beaucoup moins enthousiastes à son égard.

En même temps, je comprenais leurs sentiments. Sans elle, certains auraient continué à parcourir les routes. Elle leur avait donné un emploi en créant ces Jardins. Ils étaient en train de louer sa beauté mais aussi sa générosité et sa douceur. Dès que sa santé le lui permettait n'allait-elle pas rendre visite aux villages alentours ? N'avait-elle pas déjà utilisé ses pouvoirs pour les soigner ? Le Maître les protégeaient de ces ignobles rebelles qu'étaient les Vardens et la Dame des Jardins avait le cœur sur la main. Ils étaient heureux d'être ici.

Je ne savais toujours pas quoi penser. Tout était trop contradictoire. La Main Noire était réputée pour sa cruauté sans pareil. La Dame des Jardins, elle, l'était pour sa générosité. Comment pouvait-il s'agir d'une seule et même femme ?

Je ne voulais pas en entendre plus. Je quittai le réfectoire pour rejoindre le dortoir.

Je me couchai et fermai les yeux tout en maudissant ma curiosité. Je voulais tellement savoir... Comprendre. La comprendre.

**********

Il ne répondait pas. Plusieurs jours venaient de passer et aucun mot n'était encore apparu sur le parchemin ensorcelé.

Bien sûr, je m'étais doutée que la réponse ne viendrait pas tout de suite mais... Mais pouvait-on me blâmer de l'espérer ?

Les jours passaient et je continuais de jeter un coup d'œil au parchemin. L'espoir restait et m'aidait à lutter contre la douleur que ce simple coup d'œil provoqué.

Sur mon nom, je te promet que je ne chercherais plus à voir Eragon le Jardinier.

A chaque fois que je regardais le parchemin, je manquais à ma promesse et j'en souffrais... Et pourtant je continuais.

Étrangement, plus les jours passaient et plus la douleur semblait diminuer. Je devais sans doute commencer à m'y habituer.

Morzan était reparti. L'Empereur lui avait ordonné de prendre la tête d'un détachement de soldats qui allaient se mettre en chasse des Vardens. Comme des années auparavant, à l'époque de notre rencontre, il avait dû laisser son Dragon ici.

Morzan m'avait fait promettre de lui rendre visite régulièrement durant son absence mais je n'avais pas encore tenu cette promesse. J'avais fini par comprendre de quelle manière mon Compagnon avait été mis au courant de mes contacts avec le Jardinier. Ce ne pouvait être qu'à cause de lui.

Mais je ne réussis pas à rester e colère contre lui bien longtemps et cet après-midi là, je lui rendis enfin visite. Mais j'avais quelque chose à faire auparavant.

Combien de fois avais-je parcouru ce chemin depuis les création des Jardins ? Au début c'était pour me rendre Au Rendez-vous des Amants... A la fin, c'était pour aller jusqu'à l'atelier d'Eragon.

J'aurais voulu m'engager sur le chemin traversant la mer de roses rouges mais j'en fus incapable. La douleur était trop grande et à mon grand regret, je dus rebrousser chemin.

**********

Après la Guerrière emplie de doute et de regret... Après la Dame vêtue de soie... Après la Main Noire, créature du Parjure et prête à tout pour lui... Voilà maintenant qu'elle me montrait la jeune fille impulsive, ambitieuse et éprise de liberté... Et je ne savais toujours pas quoi penser à propos de tout ce que je venais d'apprendre.

Qui es-tu Selena ?

Je comprenais son besoin de liberté. Certaines personnes étaient ainsi... Ou le croyaient.

Je comprenais que la proposition de Morzan était tentante. C'était peut-être bien sa seule chance de quitter son village.

Mais pourquoi ? Pourquoi était-elle restée ? Pourquoi avait-elle accepter de tuer ?

La question s'était à peine former dans mon esprit que la réponse suivit.

Pour Lui. Elle n'avait fait ça que pour Lui, par amour pour Lui. Juste Lui. Encore et toujours Lui !

Mais maintenant... Qu'est-ce qui avait changé ? Pourquoi ces doutes et ces regrets ?

Elle m'avait raconté ce qui s'était passé avant. Je savais ce qui avait lieu maintenant. Mais entre les deux ? Qu'était-il arrivé à la jeune fille de son récit ? Oh bien sûr ! Je n'avais qu'à me rappeler tout ce que je savais sur la Main Noire pour avoir une idée sur la question. Je connaissais la Légende.

Elle m'avait dit ce qui s'était passé avant. Je voulais savoir ce qui avait eu lieu pendant.

Dans un coin de mon atelier, le rosier que j'avais créé pour elle continuait de croître. Je regardai les roses blanches teintées de marrons. De quelle manière la rose avait-elle était souillée ? Et pourquoi cette rose continuait-elle de m'attirer ?

Un puissant mais bref éclair de souffrance me tira de mes pensées. La douleur que je venais de percevoir devait être immense puisqu'elle avait réussi à percer les défenses mentales que 'avais dressées.

Sur mon nom, je te promet que je ne chercherais plus à voir Eragon le Jardinier.

Selena ?

Mais elle était déjà en train de s'éloigner.

Elle avait promis sur son nom de ne pas chercher à me revoir et elle avait tenté de passer outre cette promesse. Il n'y avait qu'un nom à donner à ce genre de comportement. La Folie... C'était pure folie de vouloir aller contre une promesse faîte sur son nom. Mais je devais être tout aussi fou qu'elle puisque je me levais pour la suivre. Elle avait promis de ne plus chercher à me revoir... Si c'était moi qui allait à sa rencontre, la Promesse était respectée.

Elle se dirigea vers les écuries du Domaine. Elle sella elle-même son cheval et elle s'en alla.

Je profitai d'un moment de distraction de la part des palefreniers pour voler un cheval et la suivre.

Notre chevauchée dura un long moment. Elle abandonna soudain sa monture pour monter sur un chemin escarpé des Contreforts de la Crête. Je la laissai prendre un peu d'avance puis je laissai à mon tour le cheval que j'avais emprunté.

Rien ne m'avait préparé à ce que je découvris à l'intérieur de la grotte à laquelle le chemin qu'elle avait pris menait.

« Eragon ? » fit Selena en me voyant arriver.

Mais je ne lui jetai pas un seul coup d'œil. Je n'avais d'yeux que pour la magnifique Créature contre laquelle elle s'appuyait.

Un immense Dragon aux écailles rouges et brillantes se trouvait devant moi. J'avais connu son nom. Je l'avais même sur le bout de la langue mais j'étais incapable de le prononcer.

Le Bannissement des Noms...

Je compris enfin d'où elle tenait sa connaissance des Légendes. C'était lui qui les lui avait raconté mais c'était impossible normalement. Le Bannissement des noms aurait dû faire de lui une bête.

« Eragon, vous n'avez pas le droit d'être ici ! »

Elle s'était précipitée vers moi. Elle me prit par la main.

« Vous devez partir. »

Elle chercha à m'entraîner loin du Dragon. Elle n'y arriva pas.

Des yeux à la prunelle aussi changeante que le feu se posèrent sur moi... Un regard qui ne ressemblait pas à celui des mes souvenirs. Le feu était là mais ce n'était que des flammèches. Pas les flammes ardentes et brulantes que j'avais contemplé il y avait si longtemps.

Le Feu sembla se raviver pendant un court instant. Selena le remarqua. Elle me lâcha. Elle posa la main sur la tête du Dragon. Elle était si petite sur ce gigantesque front.

« Brisingr ? » murmura-t-elle.

Je souris. Voilà donc pourquoi il n'était pas à l'état de bête. En lui donnant un nom, elle avait réussi à lutter contre le sort... Mais bien sûr, ce n'était pas suffisant.

Le Dragon cligna plusieurs fois des yeux. Le Feu finit par disparaître derrière des paupières d'écaille pendant un long moment.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, ce fut le regard de mes souvenirs qui me fit face cette fois-ci.

Une voix grave et profonde s'éleva.

« Mon acte est impardonnable mais je te supplie de m'accorder ma demande. »

Un silence.

« Pardonne-moi pour la mort de Saphira. »

Je ne répondis pas. Je n'étais pas capable de répondre.

Une main se posa alors sur ma joue et essuya la larme que je venais de verser.

Je baissai la tête. Selena me regardait dans les yeux.

« Saphira. » répéta-t-elle.

Ce nom n'aurait rien dû lui dire et pourtant elle semblait le connaître. J'aurais dû m'en douter. Le Dragon ne s'était pas contenté de lui raconter des Légendes.

Un rire hystérique s'échappa soudain de sa gorge. Elle s'éloigna de moi.

« Le Dragonnier qui se cache derrière un autre. » murmura-t-elle.

Elle riait... Elle riait mais en même temps... En même temps, elle pleurait.

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