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Un capharnaüm dans ma tête
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13 août 2010

Eolhsand (Scène 42)

Rien n'est à moi sauf celle qui donne son nom à la fic. Le reste est à la BBC


Scène 42 : Le Dragon Blanc


« Il veut en savoir plus sur la Magie. Arthur Pendragon veut en savoir plus sur la Magie. »

Merlin était en train de tout raconter à Freya. Il n'avait omis aucun détail.

Un bruissement dans l'herbe le fit taire. Sa magie s'agita. Merlin connaissait l'identité de la nouvelle venue.

« Bonjour Barde Eolhsand. » dit-il en tournant la tête.

La femme blanche était derrière lui, appuyée contre un arbre. Elle était toute vêtue de noire, comme lors de leur première rencontre.

« Ne sois pas si formel Merlin. »

Elle l'examina pendant un court instant.

« Sweostor n'est pas avec toi ?

-La Danse des Fées ne l'intéressait pas. Elle est restée avec Gaïus. »

Un silence.

« Comment était la Danse ?

-Êtes-vous allée voir les Druides ? »

Merlin en doutait un peu. Une nuit seulement avait passé depuis leur découverte de l'antre du Sorcier.

« Les enfants vont bien. J'ai dit aux Druides qu'ils devaient la vie à Arthur Pendragon. »

Eolhsand était donc capable de contacter rapidement les Druides.

Le silence s'installa.

« N'as-tu pas quelques questions à me poser ? » demanda la Femme blanche alors que Merlin était sur le point de dire quelque chose.

La clairvoyance de la Barde le laissa bouche-bée. Oui, il avait bien des questions à lui poser. Elle avait prononcé de bien étranges paroles lors de sa confrontation avec le Sorcier.

Eolhsand ne lui laissa pas le temps de prononcer un seul mot.

« Sais-tu comment les Hommes ont obtenu la Magie Merlin ? »

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre.

« Non... Bien sûr que tu ne sais pas. »

Elle sourit.

« Cette histoire est perdue depuis si longtemps mais je veux bien la ressusciter pour toi. Pendant un moment, nous nous souviendrons et nous nous rappellerons. »

Eolhsand inspira profondément.

« Il fut un temps où les Hommes étaient incapables de se servir de la Magie. Ils essayèrent de maîtriser cette force mais elle continua de leur échapper pendant fort longtemps. La Magie n'appartenait pas aux Hommes. Elles étaient aux Fées, aux Nymphes, aux Griffons, aux Phœnix... »

Eolhsand murmura la suite.

« Et aux Dragons... Surtout aux Dragons. »

Le regard doré cessa de le fixer pour se poser sur le Lac. Eolhsand éleva la voix.

« L'histoire que je vais te conter est celle d'un Dragon, un Dragon qui est tombé amoureux d'une des filles des Hommes. »

Elle le fixa.

« Une fois, une seule fois, pendant toute leur longue vie, les Dragons peuvent prendre une forme humaine. Le Dragon qui nous intéresse ne l'était encore jamais devenu. Pour cette femme, il décida de devenir humain. Adieu écailles du blanc le plus pur. Adieu considérables pouvoirs. Adieu ivresse du vol. Mais il était amoureux. Il était prêt à faire ce sacrifice. Pour elle, il deviendrait humain mais s'il était découvert, il redeviendrait lui-même. Il retrouverait sa forme de Dragon. »

Un soupir.

« Le Dragon Blanc devint donc humain. Il séduisit la femme dont il était tombé amoureux. Ils se marièrent. Leur union fut bénie par les Dieux et leur maison abrita quatre naissances. A chacun de de ses cinq enfants, le Dragon Blanc offrit un Don. »

Quatre naissances... Cinq enfants... Merlin adressa un regard interrogateur à Eolhsand.

« La joie fut grande lors de la première naissance. C'était un garçon. Il ressemblait trait pour trait à sa mère. A cet enfant, le Dragon donna un cœur pur et un courage à toute épreuve. Lorsqu'il devint Homme, un puissant Seigneur le prit à son service et au bout de quelques années, en récompense à toutes ses actions de bravoure et de courage, le Seigneur lui donna sa fille unique en mariage. Les fils de ce premier enfant furent aussi courageux que leur père et ils régnèrent tous avec équité et justice. Nombre de nos Rois l'ignorent mais ils sont certainement les descendants de ces hommes au cœur pur. »

Merlin sourit. Un Dragon... Et si Arthur... Voilà un ancêtre qu'Uther n'apprécierait guère. Le roi enverrait certainement au bûcher tout personne qui oserait parler d'une telle parenté.

« La seconde naissance fut double. Un garçon et une fille naquirent des amours du Dragon et de la fille des Hommes. On dit souvent que ces enfants avaient les yeux d'or de leur père. A ces enfants, le Dragon donna le pouvoir de maîtriser cette Magie qui échappait encore aux Hommes. Ils furent les deux premiers Sorciers de tous les temps. Tous deux sages et avisés, on venait de partout pour écouter leurs conseils. Ils eurent nombre de fils et de filles et à chacun d'eux ils transmirent leurs arts. »

Voilà donc à quoi elle avait fait allusion quand elle avait parlé au Sorcier.

« Une troisième naissance. Un troisième garçon. Lui aussi ressemblait à sa mère. A ce garçon, le Dragon donne la don de commandement. Aucun Dragon ne pouvait échapper à ce pouvoir. Cet enfant, qui devint Homme, ordonnait et les Dragons obéissaient. Curieusement aucun de ses enfants n'hérita de cet étrange pouvoir mais lorsqu'il mourut... »

Eolhsand laissa sa phrase en suspens.

« Ses fils découvrirent qu'ils avaient hérité du pouvoir de leur père. On les appela Seigneurs Dragon ou Dragonniers. » finit Merlin à sa place d'un ton triste.

La Barde lui sourit.

« On dirait bien que tu connais cette histoire en fin de compte.

-Non je ne la connais pas. »

Eolhsand décida de poursuivre son conte.

« La dernière naissance sonna la fin de l'histoire d'amour entre le Dragon et la fille des Hommes. Le bébé, une fille, ressemblait à son père. Ses cheveux et sa peau étaient plus blancs que la neige. Ses yeux étaient d'or et leur pupille n'était qu'une fine amande verticale. Elle avait le regard d'un Dragon. En grandissant, sa peau se couvrit partiellement d'écaille. Les oncles de la petite fille finirent donc par comprendre la véritable nature de leur beau-frère et tuer un Dragon était un acte de bravoure et de courage... Le Dragon dut donc s'enfuir. Il reprit sa véritable forme et à son grand désespoir il laissa femme et enfants derrière lui. »

Un nouveau silence.

« Mais la Fille des Hommes était toujours amoureuse de lui. Elle décidé donc de quitter sa tribu avec ses enfants pour se mettre en quête de son amant Dragon. Elle le trouva et même s'il ne pouvait plus devenir humain, elle resta avec lui. Les années passèrent. La Fille des Hommes mourut. Le Dragon en fut inconsolable et il la suivit de près dans la tombe. Ils seraient tous deux enterrés dans une vallée que l'on nomme la Vallée des Dragons, un endroit où seuls leurs descendants peuvent se rendre. »

Eolhsand se tut. Le regard de Merlin était fixé sur elle. La Barde ne lui avait pas encore tout dit.

« Quel don le Dragon accorda à cette petite fille ?

-La Connaissance, répondit Eolhsand. Elle avait la mémoire des Dragons alors qu'elle n'en était pas un. Si elle se concentrait suffisamment, elle était capable de distinguer les fils de l'écheveau du temps. Comme un Dragon, elle connaissait les secrets du passé, du présent et de l'avenir. On la disait aussi capable de lire dans les pensées mais en fait, elle absorbait les émotions de tous ceux qui l'environnaient. Enfin, si jamais elle touchait quelqu'un, elle établissait un lien mental avec lui. Qu'importe l'endroit où se trouvait cette personne, elle savait tout sur tout à son propos. De ses simples pensées aux tourments les plus sombres de son âme. Il lui suffisait d'un simple contact. »

Eolhsand ne le regardait pas en prononçant ses mots. Elle fixait ses mains gantées. Devait-il comprendre...

La Barde releva la tête.

« Heureusement son frère et sa sœur Sorciers mirent au point un rituel permettant de briser ce lien mais... Il y avait toujours les émotions des autres... Les visions... La dernière-née préféra quitter le monde des Hommes qu'avaient finalement rejoint les enfants du Dragon après la mort de leurs parents. Elle retourna dans la Vallée des Dragons pour veiller sur son père et sur sa mère. Elle n'eut aucun enfant. »

Merlin écarquilla les yeux. Était-elle cette femme ? Non. C'était impossible.

« Mais parmi les fils et les filles de ces frères et sœurs, il y eut des enfants aussi blancs qu'elle... avec les mêmes yeux dorés... des enfants capables de connaître l'avenir... Mais seules les filles possédaient à la fois les mêmes caractéristiques physiques et les mêmes pouvoirs qu'elle. On dit même que toutes les filles de son frère qui commandait aux Dragons étaient comme elle. Toutes ces filles, une fois devenues femmes, la rejoignirent dans la Vallée. Elle leur enseigna tout ce qu'elle savait puis elle s'éteignit des centaines d'années après la mort de sa famille et ses filles l'enterrèrent aux côtés de son père, de sa mère et de ses frères et sœurs. »

Ainsi elle était une de ces femmes... Une descendante du Dragon Blanc... Comme lui...

« Êtes-vous... »

Merlin ne réussit pas à finir sa phrase. Bien sûr qu'elle était une de ces femmes. Pourquoi avait-il tant besoin d'une confirmation ?

Eolhsand lui sourit. Elle enleva un de ses gants puis elle tendit sa main nue vers lui.

« Prends-là... et tu sauras... le Lien est à double-tranchant. »

Merlin contempla la main tendue pendant un long moment. Eolhsand avait les doigts fins et les ongles longs.

Oserait-il prendre cette main après tout ce qu'elle venait de lui dire ?

Il tendit le bras. Sa main s'approcha de la main blanche. Elle l'effleura presque mais Merlin retira brusquement la sienne. Il préférait ne pas toucher Eolhsand. Il ne voulait pas de ce Lien. C'était beaucoup trop effrayant.

Eolhsand haussa les épaules puis remit son gant.

« Quel nom porte ces femmes ? Demanda Merlin.

-Les Gardiennes de la Tombe. Il est rare de les voir quitter la Vallée des Dragons. Il faut une raison impérieuse pour expliquer un tel départ. Une légende par exemple. »

La Barde posa sur Merlin un regard lourd de sous-entendu.

« Ou une question de survie. » ajouta-t-elle.

Un voile de tristesse passa devant ses yeux dorés. Il ne fallut qu'un instant à Merlin pour comprendre.

« La Grande Purge. » murmura-t-il.

Eolhsand acquiesça.

« Rien ne défend vraiment la Vallée. Il suffit d'avoir un peu de sang de Dragon pour y entrer et nous sommes des milliers dans ce cas. Ils cherchaient les Dragons. Ils ont trouvé ces femmes en leur compagnie. Il ne leur fallut pas plus de preuve pour les massacrer.

-Quelques unes s'en sont-elles sorties ?

-Oui. Sans doute. Mais une fois à l'extérieur... Peu de gens connaissent ce nom de Gardienne de la Tombe. On les appelle beaucoup plus souvent Hwïtãnhlyta, les devins blancs et le don de vision... »

Merlin avait compris. Elle n'avait pas besoin d'en dire plus.

« Il n'en reste aucune... »

Aucune à part vous, avait-il envie de dire.

« Un contact Merlin. Un simple contact, lui rappela Eolhsand. Une Hwïtãnhlyta sait toujours où se trouve ses sœurs et elle souffre avec elles. »

La Barde se tut.

« Je suis désolé. »

Eolhsand haussa les épaules.

« C'est ainsi que cela devait se passer. »

Merlin n'aimait pas cette réponse.

Le silence s'installa. L'Enchanteur avait encore beaucoup de question à poser à la Barde mais il ne savait pas par où commencer. De plus, il commençait à se faire tard. Il devait rentrer à Camelot. Arthur l'attendait.

...

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