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Un capharnaüm dans ma tête
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13 octobre 2010

Le cri de la Banshee (scène 13)

Tout est à la BBC sauf Eolhsand et Sweostor.


Scène 13 : Imprégnation

.

Merlin était seul dans sa cellule mais celle qui se trouvait à côté de la sienne était occupée par un ivrogne qui ne cessait de déblatérer et de crier. Le jeune Sorcier l'avait endormi au moment où il avait commencé à chanter quelque chose qui l'avait fait rougir jusqu'aux oreilles.

Nous serons bientôt là.

Sweostor... Et il sentait Eolhsand toute proche.

La Dragonne et la Barde furent bientôt devant lui. Sweostor saute de l'épaule d'Eolhsand, se glissa entre les barreaux puis vint sur la sienne. Elle se frotta contre lui pendant un long moment en ronronnant.

« Les gardes ? » demanda Merlin.

Dodo ! Grande sœur a montré à Sweostor comment faire.

« Comme l'invisibilité, se rappela le jeune homme.

-Je sais beaucoup de chose mais elles ne me servent pas. »

Merlin fut étonné par cette information.

« Je ne suis pas Sorcière, lui expliqua Eolhsand. Même si je connais de nombreux sortilèges, je suis incapable de les utiliser. »

Mais elle n'était pas ici pour lui parler de ce genre de chose.

« Je suis allée voir l'endroit où elle est morte mais il y avait des Chevaliers là-bas. Je n'ai rien pu toucher. »

Merlin prit un air déçu.

« Mais je suis restée à proximité et en me concentrant... »

La Barde se tut pendant un instant. Elle ne savait pas quels mots utiliser pour faire comprendre à Merlin ce qu'elle avait fait.

« Lors de certains évènements, comme un meurtre, il y a beaucoup d'émotions violentes. Ces émotions restent à cet endroit. Elles mettront longtemps à disparaître car elles étaient tellement fortes et vivaces qu'elles ont imprégnées les murs, le sol... Chaque objet qui se trouvait là. (1)

-Qu'avez-vous senti ?

-La peur... La panique... »

Eolhsand ne le regardait plus. Ses iris dorées brillèrent un peu plus tandis qu'elle se souvenait.

« Elle a senti le couteau sur sa gorge. Elle a eu tellement peur puis elle a eu mal. Si mal. »

Eolhsand était comme figée. Dans ses yeux, la peur dont elle était en train de parler.

« Elle a pensé à ses enfants... ça n'a duré qu'un court instant. Après... Après il y a le vide. Juste du vide. Plus rien. »

La respiration de la femme blanche accéléra. Ses mains gantées de noir agrippèrent les barreaux du cachot comme elle devait s'accrocher à quelque chose pour ne pas aller trop loin.

« C'est elle que j'ai senti. Puis lui. Juste en dessous. Ses émotions sont presque aussi forte que les siennes. Il a failli perdre pied pendant un instant mais il a prié ce Dieu qui veut remplacé les nôtres. Il est calme et... Et il la hait... Soufre... Maléfice... »

La respiration d'Eolhsand accéléra encore. Sa voix était plus grave quand elle prononça les mots suivant, presque masculine.

« Sorcière... Il faut tuer la Sorcière... Brûler la Sorcière... Obéir au Roi... J'obéis à mon Roi. Les Sorcières doivent mourir. »

Merlin !

Le cri mental de Sweostor surprit le jeune homme. Il fixa la Dragonne tandis qu'Eolhsand se mettait un ricaner. Le regard de la femme blanche se posa sur lui. Ce n'était pas les yeux d'Eolhsand. Il y avait tellement de haine dans ce regard.

« Soufre et Maléfice. C'est ton odeur aussi. Tu dois mourir. Le Roi l'a dit. J'obéis au Roi. »

Que se passait-il ? Merlin ne comprenait pas.

Touche Grande sœur ! Elle s'en va ! Touche-la ! Empêche-la de partir !

Les mains de Merlin entourèrent celles d'Eolhsand tandis que Sweostor sautait de son épaule pour se poser sur le bras de la Barde.

Chaque parcelle du corps d'Eolhsand était couverte et ce n'était pas à cause du froid de la nuit. Un simple contact, lui avait-dit la femme blanche. Il y avait un espace entre le haut de sa robe et son écharpe. Le Dragonne y enfouit sa tête.

Appelle Grande sœur.

« Eolhsand ? »

Plus fort !

« Eolhsand ! »

Le barde avait continué de murmurer des malédictions à l'encontre des Sorcières pendant tout ce temps. En entendant son nom, elle se tut.

« Eolhsand, c'est Merlin. »

Il ne savait pas quoi dire... Et Eolhsand ne réagissait toujours pas.

« Revenez. Ce sont ses émotions. Pas les vôtres. Vous n'êtes pas lui. »

Rien. Merlin était en train de commencer à paniquer. Que devait-il faire pour ramener Eolhsand ?

« Tu es Eolhsand, finit-il par crier. Tu es barde. Tu es musicienne. Tu es conteuse. Tu es Gardienne de la Tombe. Tu es Hwïtãnhlyta. Tu es Eolhsand ! Tu... »

Il répéta cette litanie pendant un moment qui lui sembla interminable. Les yeux de la barde finirent par cesser de briller. Merlin continua de parler.

La tête de Sweostor réapparut.

Grande sœur est revenue !

Merlin se tut et poussa un soupir de soulagement. Eolshand était en train de cligner des yeux. Elle fixa ensuite Merlin. Elle se sentait tellement coupable.

« Pardon... Je... Je ne voulais pas t'effrayer. »

Elle déglutit.

« J'étais en train de perdre pied. Je... Je ne suis plus lié. C'est plus difficile de rester quand je ne suis pas liée.

-Vous ne l'avez toujours pas trouvé ? » demanda Merlin.

Le jeune homme observait attentivement la Barde. Elle semblait aller mieux mais il sentait bien que...

« Si je l'ai trouvé, lui répondit-elle, mais mon Élu n'est pas encore prêt pour le Lien.

-C'est parce que Sweostor est trop jeune ? »

Eolhsand devint pensive.

« Trop jeune en effet. »

Un silence.

« Merlin ?

-Oui ?

-Tu peux me lâcher maintenant. »

Merlin baissa les yeux et vit leurs doigts entrelacés autour des barreaux. Il retira vivement ses mains.

« Désolé.

-Merci. »

Le jeune Sorcier haussa les épaules. Eolhsand lâcha à son tour les barreau.

« De rien. » fit-il d'une toute petite voix.

La Barde tenta de lui adresser un sourire rassurant. Elle échoua à moitié.

« J'ai encore une choses à te dire. Là-bas... »

Ce mot alarma aussitôt Merlin. Et si Eolhsand replongeait dans cet état ?

Grande sœur va bien.

Il avait tout de même le droit d'être inquiet, dit-il a Sweostor tout en la remerciant de cette information.

« Là-bas, j'ai ressenti un intense chagrin et cela ne venait ni de la victime, ni du bourreau. C'était autre chose. J'ai même entendu quelqu'un pleurer. »

Eolhsand regarda la Dragonne.

« C'était la même sensation que cet après-midi, un peu avant que nous voyions Merlin. T'en souviens-tu petit sœur ? »

La Tristesse qui n'était pas la Haine ?

Eolhsand acquiesça puis elle regarda de nouveau Merlin.

« Je ne sais pas exactement ce que c'était mais je suis sûre d'une chose. C'était surnaturel. »

Le jeune Enchanteur se mit à réfléchir. Il y avait donc bien quelque chose de magique dans ces meurtres même si leur auteur ne l'était pas. Un rituel ?

« Une dernière chose Merlin avant que je ne te laisse. »

Un sourire.

« Cesse les formalités... Comme tu l'as fait tout à l'heure.

-Si vous me dites qui vous êtes. » répliqua aussitôt Merlin.

Le sourire de la barde s'élargit. Merlin allait mieux lui aussi.

« Le temps est un maître capricieux. Je ne fais que me conformer à ses désirs et à ses vœux. »

Eolhsand lui dit au revoir après cette pirouette. Sweostor préféra rester avec le jeune Enchanteur. Merlin la suivit du regard. Il s'avouait vaincu pour le moment.

« Barde Eolhsand ! » appela Merlin.

Il venait de penser à quelque chose.

« La Haine dont a parlé Sweostor. Celle qui était avec la tristesse. C'était aussi la même qu'à l'endroit du meurtre ? »

La barde inclina la tête. Merlin devint soucieux. Le meurtrier avait peut-être vu Eolhsand... Et si cet homme tuait les Sorcières...

« Eolhsand... Faites attention. » lui dit Merlin.

...


(1) D'où le titre du chapitre^^

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