Le Cri de la Banshee (scène 46)

Tout est à la BBC sauf Eolhsand et Sweostor.

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Scène 46 : Famille

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Merlin se réveilla. Un horrible mal de tête lui battit aussitôt les tempes. Il avait mal partout... Comme s'il avait dormi par terre... Ce qui était bien le cas en fait.

Eolhsand était couchée en face de lui, les yeux fermées. Ainsi qu'elle le lui avait appris, il tendis son esprit vers elle mais... Rien. Il ne sentait plus rien. C'est vrai. Ils avaient procéder au Rituel. Il n'était plus lié à elle.

Il n'aurait jamais cru penser ce genre de chose mais... Le lien lui manquait.

Puis il se souvint de l'étrange rêve qu'il avait fait... Ce rêve où il était Eolhsand. Ce rêve qui ne pouvait être qu'un souvenir de la Barde... Selon elle, un lien mental était un échange perpétuel d'informations si on ne le bloquait pas. A chaque fois qu'ils l'utilisaient cet échange se produisait. Le Rituel, casser le lien, faisait resurgir tout ce qui avait été échangé sans le savoir.

« Balinor... réveille-toi. »

Balinor... Était-ce son père ? Cet enfant... Est-ce que c'était lui ? Sans doute. L'autre homme ; Hafoc ; le père de l'enfant ressemblait énormément à son père à lui.

Eolhsand connaissait son père. Elle le considérait même comme son petit frère. Pourquoi ? Pourquoi n'avait-elle rien dit ?

Il regarda la Barde. Elle était en train de cligner des yeux. Elle se réveillait.

Eolhsand s'étira puis jeta un rapide coup d'œil aux alentours. Sweostor dormait sur son lit. Merlin était réveillé lui aussi.

En regardant le jeune Enchanteur, la femme blanche se figea. Elle n'aimait pas le regard du jeune homme. Accusateur... Déçu... Qu'avait-il bien pu voir ?

« Vous connaissez mon père. »

Une affirmation plutôt qu'une question.

« Ton père était un Maître Dragon non ? Peut-être l'ai-je connu en effet. Peux-tu me rappeler son nom ? »

L'air trahi que Merlin arbora ne surprit pas Eolhsand mais lui creva tout de même le cœur. Elle n'était pas encore prête à lui parler de tout ça. Ça faisait encore bien trop mal.

« Vous mentez. »

Une affirmation. Encore.

Sweostor se réveilla. Elle regarda Merlin puis Eolhsand. Elle sentait la colère du jeune homme et la tristesse de la femme blanche.

Pas disputer ! Ne vous disputez pas !

La petite Dragonne se mit à pleurer. Merlin la prit aussitôt dans ses bras. Eolhsand s'approcha et lui caressa la tête. Les pleurs finirent par cesser.

Réconciliés ?

« Sweostor... »

Merlin et Eolhsand avaient parlé en même temps. Ils se turent puis se regardèrent.

« Pas encore Merlin, murmura Eolhsand. Je ne peux pas encore... »

Elle avait parlé si bas mais il l'avait tout de même entendue et il n'avait pas besoin de lien pour savoir qu'elle était triste, que c'était son chagrin qui...

« Vous savez pour... Vous savez qu'il est mort n'est-ce pas ? »

Elle sourit tristement.

« A l'instant même où la lame a traversé sa chair, j'ai su. » lui confia-t-elle.

Elle avait les larmes aux yeux.

« Puis je t'ai vu. Les yeux plein de larmes. Le fils dont il m'avait parlé cette nuit-là. »

Elle leva la main pour lui toucher la joue mais elle suspendit son geste au dernier moment. Elle ne pouvait plus.

La Barde baissa la main.

« Vous étiez liée à lui. » réalisa-t-il.

La Barde se détourna de lui pour aller près de la cheminée.

« Il faudrait peut-être mettre un peu d'ordre dans cette chambre avant que Guenièvre n'arrive. »

Sweostor va aider grande sœur !

La Dragonne s'échappa des bras de Merlin pour rejoindre Eolhsand. L'Enchanteur ne bougea pas.

Pourquoi ? Pourquoi ne répondait-elle pas à ses questions ? Elle avait connu son père. Elle pouvait lui en dire plus sur lui. C'était cruel de lui refuser ça... Comme c'était cruel d'insister, comprit-il tout d'un coup. Si elle était lié à lui...

Merlin s'approcha d'Eolhsand et s'accroupit à côté d'elle pour l'aider à ranger ses affaires.

« Occupe-toi de la poudre de Dragon, lui dit la femme blanche. Tu dois bien connaître un sort pour la ramasser et la remettre à sa place. »

Il chercha puis trouva. Il alla ensuite poser les deux flacons sur le lit. Il s'assit. Il la regarda ranger puis après avoir entreposé tout son matériel sous son lit, la Barde alla rouvrir la porte. Merlin décida de briser le silence.

« Il était comme un petit frère pour vous... ça fait de vous ma tante en quelque sorte. »

Eolhsand se retourna et le regarda.

« Je préfère ''El'' à ''ma tante'' personnellement. »

Merlin éclata de rire. La Barde alla s'assoir à côté de lui. Il l'observa tandis qu'elle remettait ses gants blancs. Elle ne voulait pas lui parler de Balinor mais...

« Hafoc... C'est mon grand-père n'est-ce pas ? »

Elle acquiesça.

« Il m'a recueilli quand je suis arrivée dans la Vallée. Il m'a élevée. Il nous a élevé et il a continué quand sa compagne l'a quitté alors que tous les autres lui disaient que ce serait dur d'élever deux enfants seuls. Il leur a rétorqué que de toute façon seul ou en couple, les autres se mêlaient toujours de la manière dont les autres enfants étaient élevés. »

Eolhsand sourit.

« Hafoc n'avait pas la langue dans sa poche.

-Il y avait beaucoup d'enfant dans la Vallée ?

-Dix... Quinze... Fils et filles des Dragonniers et de leurs compagnes.

-Pourquoi ma grand-mère est-elle partie ? »

Eolhsand soupira.

« Il est dur de vivre parmi ceux qui ont des pouvoirs quand on en a aucun. Bien sûr, elle n'était pas la première utanbealucræft (1) à vivre dans la Vallée mais... Elle a refusé le Lien et ça le reste de la Communauté de ne l'a pas laissé passer. »

Eolhsand ne s'étendit pas plus sur le sujet.

« Hafoc soignait les Dragons. C'est l'un d'eux qui l'a tué. »

Avant que Merlin ne puisse réagir, elle ajouta :

« C'est une mort normale pour un Seigneur Dragon. Bal avait une quinzaine d'années. J'avais officiellement rejoint les Sœurs. Ton père est parti voir le monde l'année suivante. Puis il y a eu la Grande Purge et... »

Eolhsand se tut. La Grande Purge... La barrière entourant ses souvenirs de ces vingt dernières années.

La Barde regarda Merlin dans les yeux.

« Petite à petit, je te raconterai tout. Ne m'en demande pas plus pour le moment. »

L'Enchanteur inclina la tête. Elle était têtue. Il le savait. Il avait été dans sa tête. Il finirait pas en apprendre plus mais quand ?

…

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(1) littéralement « Sans magie »