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Un capharnaüm dans ma tête
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4 août 2010

Eolhsand (Scène 35)

Rien n'est à moi sauf celle qui donne son nom à la fic. Le reste est à la BBC


Scène 35 : Le Pacte


La nuit serait courte et la journée avait été longue et chargée. Le recensement des familles avait pris du temps et leur déménagement plus encore. La soirée avait été le pire moment de la journée pour Arthur. Après les pleurs à cause de la séparation entre parents et enfants, ces derniers s'étaient transformés en véritable petits diables et pendant un moment, le Prince avait été tenté de promettre sur ce qu'il avait de plus sacré qu'il n'en aurait jamais puis il avait pensé à Guenièvre tenant dans ses bras un bébé...

C'était Eolhsand qui avait réussi à les calmer. Pour attirer leur attention, elle leur avait d'abord joué de la musique puis elle s'était mise à leur raconter des histoires de Dragons et de nobles Chevaliers. Maintenant les enfants étaient endormis mais ils n'étaient pas les seuls à être plongés dans un profond sommeil.

« C'est bon ? Les Chevaliers sont-ils tous endormis ? » chuchota Arthur.

Cela ne lui plaisait guère mais mieux valait endormir les autres Chevaliers pour mener à bien leur plan. Arthur espérait juste que jamais ils n'apprendraient ce qu'il avait fait cette nui-là. Il ne voulait pas perdre la confiance de ses Chevaliers.

« C'est bon, murmura Merlin. La potion de Gaïus a l'air d'avoir agi. »

Bien sûr, il oublia fortuitement d'ajouter avoir contribuer à ce sommeil par des moyens qu'Arthur aurait sûrement considéré comme maléfique et il oublia également de préciser que les enfants avaient eu droit au même traitement. Le serviteur se demandait pourquoi Arthur n'avait pas pensé à un éventuel réveil des enfants. Eolhsand allait joué de la musique ici. Ils n'allaient certainement pas manqué de se réveiller en l'entendant. Il finit par mettre tout ceci sur le compte de la fatigue. Les dernières nuits du Prince avaient été si courtes.

« Où voulez-vous que je me place ? » demanda tout bas Eolhsand.

Merlin regarda la barde. Le jeune Enchanteur était étonné. Sweostor ne s'était pas encore manifestée alors que la femme blanche se trouvait à ses côtés. La Dragonne se tenait tranquille. Bien sûr, elle s'était un peu agitée quand Eolhsand était arrivée mais Merlin avait réussi à gérer tout ça sans problème.

Arthur montra à la Barde le centre de la pièce. Eolhsand s'y plaça. La femme blanche avait à la main une longue flûte en bois noire gravée de multiple arabesques blanches.

« Merlin. » appela doucement Eolhsand.

L'Enchanteur s'approcha.

« Tu peux la tenir ? » dit-elle en lui tendant son instrument de musique.

Merlin prit la flûte. Sa magie se calma... Non, elle se dispersa. Était-ce à cause de la flûte ?

Eolhsand avait enlevé ses gants. Merlin lui rendit son instrument. La Barde sourit en la reprenant.

« Merci. »

Le jeune homme inclina légèrement la tête. Pourquoi était-il en train de penser que ce remerciement n'avait rien à voir avec son aide ? Ou plutôt... Pourquoi avait-il l'impression de n'avoir pas fait que tenir cette flûte pendant qu'Eolhsand retirait ses gants ?

« Où allons-nous enfermer la Fée ? Demanda Arthur.

-Pas besoin de Les enfermer, lui répondit Eolhsand. La musique Les fascine trop. Elles ne s'échapperont pas. »

L'explication que donna Sweostor à Merlin fut un peu différente.

Le pouvoir de Merlin les empêchera de partir.

Le jeune Enchanteur ne comprenait pas ce que voulait dire la petite Dragonne.

Ton pouvoir... Dans la flûte... Instrument magique... Musique magique... Les Fées viendront. Elles aiment la musique magique.

Ainsi il avait eu raison. Ce n'était pas seulement parce qu'elle voulait enlever ses gants qu'Eolhsand lui avait confié sa flûte pendant un instant.

Ils attendirent pendant un long moment dans le silence le plus complet. Arthur et Merlin étaient côte à côte dans un coin de la salle. Eolhsand se trouvait toujours au centre de la pièce.

Soudain une douce musique hypnotique s'éleva. Eolhsand s'était mise à jouer. Arthur voulut lui faire signe d'arrêter mais il se tut en voyant une ronde de champignon se mettre à pousser sur le sol de pierre.

Les Fées arrivaient.

Arthur et Merlin s'entreregardèrent puis fixèrent la Barde qui n'avait pas cessé de jouer. Le regard du Prince et celui de l'Enchanteur se croisèrent de nouveau. Comment la Barde avait-elle su pour l'arrivée des Fées ? Ce ne pouvait tout de même pas être le fruit du hasard ?

La musique accéléra, devint encore plus envoûtante.

Les Fées étaient là. Elles ne bougeaient pas. Bientôt elles se mirent à dodeliner de la tête en rythme. Sur l'épaule de Merlin, l'invisible Sweostor faisait de même.

La petite Dragonner ne tarda pas à joindre sa voix à celle de la flûte d'Eolhsand. C'était cet espèce de roucoulement qui n'appartenait qu'à elle. Merlin sentit le pouvoir de la jeune Dragonne s'acheminait vers la flûte tandis qu'elle chantait. Elle devait être en train de prêter son pouvoir à la Barde pour retenir les Fées ici. Merlin s'inquiéta. Et si Arthur l'entendait ?

Il regarda le Prince. Celui-ci ne semblait faire attention qu'à une chose... Les Fées.

La ronde de champignon disparut. Les Fées restèrent. Arthur en compta une vingtaine, si similaires mais en même temps si différentes. Cela ne tenait parfois qu'à un petit détail... Des ailes ressemblants à des feuilles d'automne chez l'une tandis que chez une autre, elles étaient d'un beau vert printanier.

La musique cessa.

Les Fées étaient toujours là.

Il était dur de distinguer une expression sur un si petit visage mais Arthur aurait presque jurer qu'Elles étaient contrariées.

Une voix multiple s'éleva...

Un ordre.

Continue.

C'était étrange. Il avait entendu la, les, voix mais pas avec ses oreilles. Comme si c'était...

Arthur regarda Merlin. Le Serviteur tapota sa tempe. Oui, Merlin avait raison. La voix était dans leur tête.

Continue !

L'ordre était encore plus urgent. La voix d'Eolhsand s'éleva peu après. Elle fit sursauter les deux jeunes hommes.

« Non. »

Les Fées s'approchèrent de la Barde.

Pourquoi ?

Eolhsand regarda Arthur et Merlin. C'étaient à eux de jouer maintenant mais les deux jeunes hommes restaient là, les bras ballants à observer les Fées. La Femme Blanche leva les yeux au ciel.

L'Ancienne religion Merlin. Tout a un prix.

L'Enchanteur sursauta de nouveau en entendant la voix mentale de la Dragonne.

Invoque le prix...

Merlin comprit. Comment avait-il pu oublier cette règle qu'il avait si douloureusement apprise ? Il remercia mentalement Sweostor puis...

« J'en appelle aux Préceptes de l'Ancienne Religion. Si vous voulez que la musique continue, il faudra en payer le Prix. »

Arthur lui lança un regard horrifié. Il avait déjà arrêté des gens pour moins que ça. Merlin se pencha vers le Prince et lui glissa à l'oreille.

« C'est la seule solution Sire. Les Fées sont nées de la Magie. Elles obéissent à ses règles. Pas aux nôtres. »

Merlin avait sans doute raison mais tout ceci ne plaisait guère à Arthur. Ce qu'ils étaient en train de faire conduisait normalement les gens au bûcher.

« Comment sais-tu tout ça ? » réalisa soudain Arthur.

Merlin sembla mal à l'aise pendant un court instant.

« Avec toutes les recherches que je fais avec Gaïus dès qu'une créature surnaturelle nous attaque, j'ai fini par retenir deux ou trois trucs. »

Les Fées avaient profité de leur petit conciliabule pour s'approche d'eux. Elles semblaient sur le point de leur dire quelque chose mais Elles tournèrent soudain la tête vers Eolhsand.

Pourquoi ne rien leur dire ?

Arthur fixa la Barde. Non, c'était impossible qu'Elles s'adressent à la Femme Blanche.

Emrys-Myrddin...

Ce nom glaça Merlin. Il regarda Arthur mais... Mais le Prince avait le regard perdu dans le vide. Le jeune homme s'inquiéta. Qu'arrivait-il à Arthur ?

Nous voulons te parler seules à seules. Le Roi d'Albion ne peut nous entendre. Telle est notre volonté.

Sweostor en profita pour redevenir visible. Elle inclina la tête. Toutes les Fées firent de même.

Les Prophéties disent vrai. Tu seras l'Enchanteur le plus puissant d'Albion. Seul un puissant Sorcier peut avoir un Dragon comme familier.

« Que voulez-vous de moi ? »

Sois notre message auprès du Roi d'Albion. Nous ne pouvons pas révéler notre Secret contre la musique de la Gardienne Blanche. Ce n'est pas le bon Prix. Mais toi, tu sais la vérité. Fais croire au Roi d'Albion que nous t'avons tout dit. Nous ferons ensuite un pacte avec lui.

Cela semblait être la seule solution.

« Faites comme il vous plaira. » leur dit Merlin.

Les Fées esquissèrent un pas de danse. Arthur cligna des yeux.

Tu es le Fils de l'Homme qui hait la Magie. Nous ne voulons pas te parler.

Arthur dut faire appel à tout son bon sens pour ne pas éclater de rage en face du ton méprisant que venait d'adopter les Fées. Il pensa aux Bébés. Il faisait ça pour les Enfants de Camelot. Il devait juste penser à eux.

« Alors utilisez un messager. »

Les Fées firent semblant de réfléchir.

As-tu confiance en cet Homme ?

Vingt petits doigts montrèrent Merlin.

Arthur regarda son Serviteur.

« Oui. » dit-il sans hésiter un seul instant.

Qu'il en soit fait selon notre volonté. Il sera notre Messager.

Merlin fit donc semblant d'écouter les Fées puis il se tourna vers le Prince.

« Un Sorcier a attiré leur Reine en jouant de la musique. Il l'a capturée et il la retient maintenant en otage. Sans leur Reines, les Fées sont incapables d'effectuer la Danse qui leur permet de se maintenir en vie. Si on les débarrasse du Sorcier et si on leur rend leur Reine, Elles cesseront de nous ennuyer, expliqua Merlin.

-Peuvent-elles nous conduire jusqu'à lui ? »

Merlin consulta les Fées du regard.

« Oui, finit-il par dire, mais il faudra Les laisser enlever un enfant la nuit prochaine. Elles nous laisseront alors Les suivre et Elles nous conduiront ainsi jusqu'à lui. »

La possibilité d'un nouvel enlèvement ennuyait considérablement Arthur. Il devait protéger Camelot et ses habitants. Il ne pouvait pas laisser les Fées enlever un enfant sous ses yeux. Bien sûr, Elles l'avaient déjà fait la nuit précédente mais il n'avait rien pu faire. Les Fées avaient disparu avant qu'il n'ait eu le temps de bouger.

Mais en même temps, s'il Les laissait faire, toute cette histoire serait terminée la nuit suivante et les bébés seraient de retour chez leurs parents. Quelle était la meilleure solution pour le bien de Camelot ? Attendre et parvenir aux Sorciers par d'autres moyens ou suivre les Fées ?

« Je suis d'accord. »

Cela ne lui plaisait guère mais il n'avait pas d'autres choix. Il fallait que les bébés soient rendus à leurs parents le plus vite possible. Mais... Il allait devoir faire confiance à des Créatures magiques et cela ne lui plaisait pas du tout. La Magie était maléfique et des Créatures nées d'elles devaient l'être encore plus. Puis Arthur se souvint de la licorne. La licorne était née de la magie mais elle n'était pas maléfique. Il ne savait que penser de tout cela.

Arthur était perdue dans ses pensées. C'est la voix de Merlin qui le ramena à la réalité.

« Les Fées disent que Camelot aura leur éternelle reconnaissance pour avoir aider à libérer leur Reine mais Elles pensent que rendre les bébés est un Prix bien trop faible. Elles promettent donc de vous montrer la Danse qui les maintient en vie et Elles jurent d'aider Camelot en cas d'attaque.

-Je ne pense pas que Père ait envie d'avoir de tels alliés. »

Merlin grimaça.

« Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Arthur.

-Elles refusent d'aider votre père Sire. »

Merlin préféra passer sous silence les propos exactes des Fées concernant Uther.

« Elles n'aideront Camelot en cas d'attaque que lorsque vous serez Roi. »

Arthur regarda les Fées. Que pouvait-il bien répondre à ça ?

Merlin continuait d'écouter ce que les Fées lui disaient. Un certain malaise s'empara de lui. Ce qui allait suivre n'allait pas du tout plaire au Prince.

« Le Pacte sera scellé selon les termes de l'Ancienne Religion. Une partie de vous contre une partie d'Elles. Si le contrat n'est pas respecté, celui qui s'en est détourné sera maudit ainsi que toute sa lignée.

-Quoi !

-Désolé. Je ne fais que répéter ce qu'Elles disent. »

Si Arthur avait su que ce plan le mènerait aussi loin il n'y aurait jamais participé. Il était en train de trahir son père ! Si un jour ce dernier apprenait ce qui s'était passé cette nuit-là, Uther le tuerait sans hésiter.

C'était pour les enfants. Il faisait ça pour les enfants. Les enfants devaient revenir à Camelot.

Arthur prononça les mots fatidiques avec une pointe d'hésitation.

« Je suis d'accord. Je jure de respecter les termes du Contrat. »

Un sourire machiavélique naquit soudain sur les lèvres de Merlin.

« Je suis désolé Sire. »

Arthur poussa un léger cri de douleur. Il n'aurait jamais cru Merlin aussi rapide. La seconde d'après, le Prince avait une petite plaque douloureuse au niveau du cuir chevelu tandis que Merlin avait une petite touffe de cheveux blond dans les mains.

« Chut Sire vous allez réveillez les autres, murmura Merlin pour détendre l'atmosphère.

-Tu vas me le payer.

-Avec plaisir. »

Merlin avança ensuite vers les Fées et il leur confia ce qu'il venait de subtiliser si douloureusement à Arthur. En échange, chaque Fée lui tendit une mèche de cheveux entremêlées de verdure. Le Serviteur se tourne ensuite vers le Prince. Celui-ci avait de nouveau le regard dans le vide.

Les Fées... Si Elles étaient capables de lui parler sans qu'Arthur ne les entende, pourquoi le plonger dans cet état ?

Il y a été plongé à chaque fois que nous t'avons parlé.

L'Enchanteur ne s'en était même pas rendu compte.

« Vous avez quelque chose d'autres à dire ? » leur demanda-t-il.

Tu as la confiance du Grand Roi. Un jour, il faudra lui dire ce que tu es car la découverte impromptue de la vérité pourrait détruire cette confiance à jamais.

Les Fées s'en allèrent après ces quelques mots. Tandis qu'il méditait sur ces dernières paroles, Merlin crut entendre murmurer :

« Si c'était aussi simple, l'avenir serait loin d'être aussi flou et incertain. »

Le jeune homme se retourna. Eolhsand le regardait. Arthur et lui avaient complètement oublié la Barde. Il regarda ensuite le Prince. Il semblait désespéré.

« Jamais mon père ne devra être au courant de tout ça. »

Il regarda Merlin puis Eolhsand.

« Vous m'avez bien compris. Jamais ! »

...

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