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Un capharnaüm dans ma tête
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30 mars 2010

La Main Noire et le Dragonnier (Chapitre 8)

disclaimer : Rien n'est à moi. Tout est à Christophe Paolini.


Chapitre 8 : Les mensonges dévoilés


Eragon, je sais que mon message va vous étonner. Je sais que vous n'allez pas comprendre pourquoi je vous dis une telle chose. Quoi qu'il en soit, croyez-moi, je vous en conjure. Quoiqu'il se passe dans les prochains jours, ne changez pas de comportement envers moi... Ne m'enlevez pas votre affection...

********

Comme tous les après-midis depuis quelques temps, je me trouvais à mon atelier pour travailler sur mes roses. Je vis soudain arriver l'un des jardiniers en courant.

« Eragon ! Eragon ! » était-il en train de crier.

Il semblait fou de joie.

J'avais cessé tout travail au moment où il entra dans l'atelier. Il dut reprendre son souffle avant de réussir à parler.

« Que se passe-t-il ? Lui demandai-je.

-Il va venir ! Demain ou le jour d'après ! Il va venir ! »

Il va venir ?

« Enfin... Ils vont venir tous les deux. Les anciens sont ravis. La Dame des Jardins revient les voir après toutes ces années. »

Je ne comprenait rien à ce qu'il me racontait. Il finit tout de même par s'apercevoir de ma stupéfaction.

« C'est vrai ! Ils ne sont encore jamais venus depuis que tu es ici. Moi-même, je n'ai dû les voir venir se promener ensemble qu'une seule fois en trois ans.

-Mais de qui parles-tu ?

-Du Maître et de sa Compagne. »

De qui d'autre aurait-il pu parler ?

********

En m'observant dans l'immense miroir de ma chambre, je repensais à ma jeunesse, aux autres jeunes filles de Carvarhall. Enfant, je ne les avais pas vraiment côtoyées. J'avais toujours préféré jouer avec les garçons. Leurs jeux étaient plus amusant que ceux des filles. Même les travaux qu'on leur demandait de faire étaient plus intéressants !

Ma mère n'avait jamais aimé me voir faire toute ses activités de garçons. La bagarre... La chasse... Ce n'était pas pour les filles. Mais elle m'avait laissé faire. Elle ne m'avait jamais empêché d'aller à la chasse avec mon père et mon frère. Jusqu'à un certain âge... Jusqu'à ce que je lui annonce que j'avais eu mes premiers sangs. A ce moment-là, fini pantalon et vêtement de garçon, je devais m'habiller en Dame et me comporter comme telle pour trouver un mari. J'avais détesté ça.

C'était les conversations entre « jeunes filles comme il faut » qui m'avaient le plus ennuyés pendant toutes ces années. Les gens de Carvahall n'étaient peut-être pas riches mais elles rêvaient presque toute d'avoir un mari fortuné qui les couvrirait de cadeaux somptueux Chose étrange, elles étaient en même temps toutes extrêmement travailleuses. Sans doute car c'était ce que l'on attendait d'une bonne épouse.

C'étaient elles qui rêvaient de robe et de bijoux mais on disait pour que c'était moi qui n'avait pas les pieds sur terre puisque mon plus grand rêve était de rejoindre ces femmes mercenaires qui passaient parfois dans notre village.

Ma mère avait tout fait pour que cette idée sorte de ma tête. Sans succès. Mais je suis certaine que si elle m'avait vu dans ma robe de soie... Si elle avait vu les bijoux somptueux que j'avais sur moi... Elle aurait pleuré de joie. Mais si elle avait su ce que j'avais dû faire pour être vêtue ainsi, elle aurait versé des véritables larmes.

La porte de ma chambre s'ouvrit soudain et Morzan apparut.

« Es-tu prête Selena ? »

J'avais prié tous les Dieux possibles et inimaginables pour qu'Eragon ne se trouve pas aux Jardins le jour de notre visite mais Morzan avait détruit tous mes espoirs le matin-même. Il avait fait prévenir les responsables du Jardin. Il tenait absolument à voir le Jardinier qui disait cultivait des roses en son honneur.

J'avais donc tout fait pour retarder notre promenade. J''avais mis des heures à choisir ma robe et mes bijoux. Je m'étais préparée avec soin. J'avais décidé d'arborer une coiffure compliquée mais... Il fallait bien se rendre à l'évidence. Je ne pouvais rien faire. Eragon allait savoir qui j'étais et notre... Notre amitié...

« Tu es superbe. » me complimenta Morzan.

Je lui souris.

« Les Jardiniers le méritent, répondis-je. Ils ne nous ont pas vu depuis longtemps. »

Nos promenades avaient toujours été empreintes d'un certain cérémonial. C'était toujours un véritable spectacle.

« J'ai encore une petite chose à faire, ajoutai-je, puis nous pourrons y aller. »

Je devais appliquer une poudre blanche sur mon visage pour paraître plus pâle que je ne l'étais vraiment. J'étais souffrante. Ne l'oublions pas.

********

Les Jardins étaient en ébullition. Le Maître et sa Dame venaient nous rendre visite aujourd'hui. Tout devait donc être encore plus parfait que d'habitude. Les plus hauts responsables des Jardins étaient même venus me voir. Apparemment, le Maître voulait voir mes roses. Je fis semblant de me réjouir de cette fabuleuse nouvelle alors que je bouillais intérieurement de haine.

J'allais le voir. J'allais voir le meurtrier de ma Saphira.

Sa visite était prévu pour cet après-midi. Je me félicitai de ne pas avoir utiliser la magie pour me déguiser. Si je l'avais fait, j'aurais été découvert immédiatement. Je devais aussi me préparer mentalement à la visite du Parjure. Je ne pensais pas que Morzan prendrait la peine de lire dans l'esprit d'un simple jardinier même s'il avait ordonner de le surveiller quelques temps plus tôt mais... J'enfermais tout de même dans une petite pièce mental tous mes souvenirs liés aux Dragonniers ou aux Vardens. La majorité de mes souvenirs en fait. Je ne gardais que ce qui me semblait sans risque.

Tous les outils un tant soit peu dangereux quittèrent mon atelier. Je me pensais capable de me contrôler en face du meurtrier de ma Dragonne mais je préférais ne pas tenter le Diable.

J'avais achevé tous mes préparatifs. J'étais prêt. Morzan pouvait venir.

********

Les Jardins étaient à la fête, constatai-je en y entrant en compagnie de Morzan. Voilà bien un chose qui m'avait toujours étonnée. Les employés nous craignaient au point de ne pas être capables de nous regarder dans les yeux quand ils nous parlaient mais d'une certaine manière, ils nous aimaient.

Pour ne pas les peiner, je décidai de plaquer un sourire factice sur mon visage alors que je n'avais pas du tout le cœur à rire.

A notre entrée, Morzan et moi étions seuls. Au fur et à mesure de notre marche, d'autres promeneurs nous rejoignirent. Je parlais très peu. Je devais me cantonner à mon rôle de femme souffrante et languissante.

C'est un petit groupe assez conséquent qui était en train de se diriger vers le Pavillon des Roses. On riait. On parlait fort. Ma peine ne cessait d'augmenter.

********

Je les entendis arriver bien avant de les voir véritablement.

J'avais imaginer que seuls le Parjure et sa Compagne viendrait me rendre visite. Je m'étais trompé. C'était un groupe assez nombreux qui était en train de se diriger ici.

Le groupe finit par arriver au niveau du chemin de terre traversant mon océan de roses. Un homme se détacha du groupe pour s'engager sur le chemin. Je ne voyais pas son visage mais je l'aurais reconnu entre mille à sa carrure et à sa manière de se tenir. Je ne voyais pas ses yeux verrons mais je les imaginais déjà en face de moi.

Je ne remarquais qu'une femme richement vêtue l'avait suivi que lorsqu'ils se trouvèrent tous les deux en face de moi.

Je regardai d'abord Morzan en me forçant à penser à la joie que je devais éprouver puis je m'inclinai jusqu'à terre. Je me redressai puis me tournai enfin vers sa compagne pour faire de même.

Je me figeai aussitôt.

La première fois que je l'avais vue, je l'avais imaginée vêtue de soie et couverte de diamants. C'était chose faîte maintenant. La guerrière, ma Guerrière, se tenait là, juste en face de moi, sous un déguisement de dame.

Morzan se rappela à mon bon souvenir.

« Il est vrai que vous n'avez encore jamais eu l'occasion de voir ma Compagne mais vous avez certainement entendu parlé d'elle. Après tout, elle est la Créatrice de ces Jardins. »

Il se tourna vers ma Guerrière.

« Selena, voici Eragon, le jardinier dont je t'ai parlé. Celui qui veut faire des fleurs à la gloire de mon Dragon. »

Selena...

La guerrière me regarda dans les yeux puis s'inclina légèrement. J'avais vu la lueur de tristesse dans ses yeux mais quand elle me parla, sa voix était tout à fait normale.

Elle me sourit.

Elle savait jouer la comédie. J'allais en faire autant.

« Eragon... Voici un nom très original.

-Mes parentes devaient aimer les légendes ma Dame. » répondis-je.

Mon esprit fonctionnait à toute vitesse. Je voulais comprendre. J'avais pensé que Morzan cachait sa compagne afin d'éviter qu'on ne l'utilise contre lui. Mais Mar... Enfin Selena était capable de se défendre elle-même apparemment. Alors pourquoi ?

« Je ne suis pas fière de ce que j'ai dû faire pour y parvenir mais aussi pour rester parmi eux. Je suis maintenant ici, pleurant sur mon innocence perdue, redoutant le changement et le poids de ces années. »

En me rappelant ce qu'elle m'avait écrit, je compris.

J'étais partagé entre tristesse et haine... Triste pour elle... Haine pour les deux. Lui pour avoir fait d'elle sa Créature. Elle pour l'avoir laissé faire.

Au moins, j'avais réussi à mener à bien une partie de ma mission.

Je savais qui était la Main Noire maintenant...

….

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